La compagnie
La Cie INFINI DEHORS [*] est créée en 2007, à Grenoble, à l’initiative de Natacha Dubois [*]. L’intention était de mettre en place un espace dans lequel différentes disciplines pourraient se côtoyer. À travers la danse, les marionnettes, la vidéo, la musique et la performance, notre équipe cherche à offrir une vision sensible du monde et à accompagner le spectateur dans une découverte d’imaginaires. Les formes spectaculaires et musicales que nous mettons en place sont basées sur des textes théâtraux, poétiques ou documentaires. Depuis plusieurs saisons, nous adressons plus particulièrement notre travail au public jeune. Nous accompagnons nos créations d’un travail de médiation en mettant en place des projets participatif au sein d’établissements scolaires.
Depuis 2019, la production de la Cie Infini Dehors est portée par Le Grand Manitou.
Nos spectacles
Après avoir fait l’expérimentation des écritures de plateau – charnières de la dramaturgie du XXème siècle –, tel que Le dieu Bonheur de Heiner Müller (forme musicale et déambulatoire créée en mars 2008 au Théâtre de Création – Grenoble) et Pour en finir avec le jugement de Dieu d’Antonin Artaud (oratorio-rock créé en mars 2009 au Théâtre de Création – Grenoble ; spectacle lauréat du festival Nanterre sur scène en 2010), nous travaillons désormais avec des auteurs contemporains, souvent associés à nos projets de création.
Pour 7 44 (lecture, juin 2008), le texte d’Élisabeth Chabuel est le résultat d’une performance poétique où l’auteure raconte les souvenirs de sa mère, enfant dans le Vercors lors des événements de juillet 1944. Lecture à deux voix et une guitare électrique, 7 44 dépeint la guerre, l’exil et la survie, questionne la mémoire et la transmission. Plus que les confronter au passé, il amène les auditeurs à s’interroger sur le présent, sur notre rapport à l’histoire, sur la condition humaine.
Suite à ce travail, nous nous sommes penchés sur l’histoire de la femme et la question de l’« être femme ». En collaboration avec Natacha Dubois, Flora Donars a écrit le texte de Juliette R., forme fragmentaire autour de l’histoire d’une femme tondue à la libération (créée en mars 2012).
Nous avons ensuite creusé la question de la représentation de la femme en explorant les figures féminines des contes et légendes. En novembre 2014, nous avons créé Marchand de souvenir d’Elisabeth Chabuel (Théâtre 145, Grenoble), un oratorio rock – voix et guitare électrique – qui redonne souffle au personnage, mi-femme mi-cochon, de la légende de la Belle Justine.
Avec Et la neige disparaît…, nous nous sommes intéressés à la figure de Blanche Neige. Revers de la Belle Justine, qui évoque le monstrueux et la laideur, Blanche Neige incarne la beauté. Outre la femme, son corps et la place qu’il prend dans la construction des individus, cette création explore également le thème du passage à l’âge adulte. Elle s’adresse plus particulièrement à un public jeune. Créée au plus près des adolescents, elle fait écho aux observations faites au cours des projets pédagogiques que nous menons depuis plusieurs années. C’est à partir de cette création que nous orientons notre travail vers une adresse au public jeune.
En 2018, notre projet Traversée, sur le texte d’Estelle Savasta, remporte le prix Domino de la Plateforme Jeune Public Auvergne-Rhône-Alpes. Ce spectacle raconte l’itinéraire de Nour, petite migrante. On perçoit dans l’histoire de la migration de cette jeune fille et dans le chemin qu’elle trace pour devenir quelqu’un un moyen de sensibiliser les enfants aux thèmes des origines, des migrations et plus largement du vivre ensemble.
Nos projets pédagogiques
« La maturité de l’homme : cela veut dire retrouver le sérieux que l’on avait au jeu, étant enfant. »
(Friedrich Nietzsche, Par-delà le bien et le mal)
La Cie INFINI DEHORS aime investir des espaces non-théâtraux et jouer à déplacer le regard des occupants. Il suffit de peu de chose. Un personnage traverse une cour de récréation et le temps s’arrête. Parmi les élèves, les trajectoires dévient. L’événement est créé. Et si ce personnage revient…
Introduire le théâtre dans une école, un collège, c’est arriver avec un autre rapport au temps et aux espaces, proposer un autre accès au savoir et au travail. Nous possédons un outil puissant pour l’ouverture les écoutilles et l’accès à l’enfance, et à partir de là, à la puissance de l’imagination et du désir. Et en embarquant les jeunes avec nous, en créant un groupe, en les confrontant à leurs émotions, nous expérimentons véritablement le vivre ensemble.
Outre de nombreux projets de passage, la Cie INFINI DEHORS a réalisé plusieurs résidences d’artistes en milieu scolaire. Elle a notamment posé ses bagages pour deux ans (2015-2017) au collège Le Massegu (Vif, 38) – projet en partenariat avec le conseil départemental de l’Isère et la Drac Rhône Alpes – et pour un an et demi (2016-2017) à l’école Paul Langevin (Saint Denis, 93) – projet Fondation de France en partenariat avec le Théâtre Gérard Philipe CDN de Saint Denis. Sur la saison 2017-2018, la compagnie s’installe au collège Les Mattons (Vizille, 38) – avec le projet Alors, t’as ton conte ?, en partenariat avec le conseil départemental de l’Isère, la Drac Rhône Alpes et l’Amphithéâtre du Pont de Claix. Sur la saison 2019-2020, elle travaille au sein du collège Aimé Césaire de Grenoble sur le projet Mistral ou vent d’ailleurs, autour de la création de Traversée et des questions de la migration.
La compagnie est associée à l’Espace 600, Scène régionale Théâtre Jeune Public (Grenoble) depuis plusieurs années, pour mener un travail de médiation dans divers établissements scolaires.